2. En l'absence de quotas, quels outils défendrez-vous pour éviter aux producteurs une future crise laitière, comme en 2009 ?
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UMP « Nous sommes prêts à affronter la sortie des quotas. Nous avons changé les règles d'organisation du secteur en procédant par bassins de production, et non plus par départements. Nous avons développé les contrats laitiers qui donneront de la visibilité aux producteurs sur leurs revenus. Enfin, nous avons jeté les bases d'une régulation européenne du marché avec l'adoption du paquet lait, qui reprend la plupart des propositions faites par la France. Avec ce paquet législatif, les contrats deviennent la règle en Europe, et les producteurs de lait auront la possibilité de se regrouper en organisations de producteurs pour négocier leurs prix avec leurs acheteurs. Début avril, je publierai le décret national sur la reconnaissance des organisations de producteurs. Ce paquet lait est une avancée majeure, mais il faut aller plus loin et continuer à se battre pour préserver des outils de gestion du marché.
L'Europe doit également pouvoir mobiliser plus rapidement des moyens pour soutenir les agriculteurs en cas de crise sur les marchés. Tirons les leçons de l'année 2009 : n'attendons pas que les revenus se soient effondrés pour intervenir ! »
Marine Le Pen : LA VOIX DU PEUPLE, L'ESPRIT DE LA FRANCE « Nous défendons un modèle régulé. La suppression des quotas et des aides directes mène au désastre. La nouvelle Pac est suicidaire. Chaque pays doit pouvoir retrouver la maîtrise de son agriculture par une renationalisation des aides. Pourquoi nous obliger à subventionner nos concurrents de demain et la destruction de pans entiers de notre agriculture ? Cela ne signifie pas qu'il n'existe pas de convergences avec certains pays. L'Allemagne, par exemple, qui est en train de devenir un concurrent dangereux de nos laitiers, alors que leurs petits éleveurs subissent le même sort que les nôtres. Aberrant. Les consommateurs polonais payent à prix d'or des laitages frais importés pendant que leurs “latifundistes” exportent de la poudre de lait… Ne serait-il pas plus sage de négocier des accords qui tiennent compte des intérêts des producteurs et des consommateurs, et non uniquement de ceux des industriels et des distributeurs ? »
MOUVEMENT DEMOCRATE « L'abandon des quotas laitiers est une catastrophe, de surcroît quand on voit l'urgence de la situation. Le coût de revient n'est absolument pas couvert par le prix de vente. Pour autant, je ne pense pas que l'ensemble des réponses puissent être trouvées du côté de la consommation. Il faut réorganiser la production, aussi bien au niveau local qu'européen, notamment au travers d'une meilleure organisation européenne des circuits courts. »
PS « C'est sous la présidence française de l'Union européenne, en 2008, que la fin des quotas laitiers a été décidée. Je suis convaincu de la nécessité de pérenniser ces outils de régulation. Je serai pleinement engagé pour négocier avec Bruxelles la mise en place d'instruments efficaces pour assurer la régulation des marchés, en particulier celui du lait. Protéger les producteurs de lait suppose une juste rémunération de la production. À cet égard, en France, la priorité sera donnée à une modification des rapports de force dans les négociations pour une répartition équitable de la valeur entre producteurs, industriels et distributeurs. Les contrats collectifs devront être développés pour renforcer les capacités de négociation des producteurs. »
FRONT DE GAUCHE « Une OCM solide apparaît comme la seule solution qui évite les gaspillages, sécurise les investissements dans des itinéraires de production durable et protège les consommateurs. Son élaboration ne peut pas se concevoir sans y associer les producteurs, dans le respect de la diversité syndicale. Mais le plafonnement des volumes par actif agricole bénéficiant d'une garantie des prix est une condition indispensable pour éviter la production d'excédents et le dumping sur le marché mondial. À court terme, il faut un dispositif européen de responsabilisation des producteurs. Objectif : éviter que ceux qui joueront l'augmentation effrénée de leur production à court terme ne renvoient, à moyen terme, les effets de la crise sur ceux qui auront maîtrisé leur production. Un encadrement des marges des transformateurs et des distributeurs s'avère tout aussi nécessaire pour donner quelque consistance aux négociations contractuelles. »
Europe Écologie les Verts « Le mécanisme de quota retenu en 1984 a permis de réguler l'offre et quoi qu'on en dise, il a été le système le plus performant sur le plan économique. En revanche, cet outil de régulation n'a pas permis de maintenir un nombre élevé de producteurs de lait. Au contraire, la restructuration a éliminé quatre producteurs sur cinq en moins de trente ans. Ce système de production est très fragile. Nous avons pu observer ces dernières années qu'une évolution de la production de 3 à 4% a provoqué un effondrement des prix, d'où l'intérêt de maintenir un outil de maîtrise publique de la production.
D'ailleurs, les États-Unis avancent dans cette direction, contraire aux orientations de l'UE. Une maîtrise européenne, voire internationale, de la production éviterait une concurrence accrue entre les entreprises laitières au niveau international. »
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